Durant la Première Guerre mondiale, malades
et blessés ne recevaient, dans la zone des combats, que des soins, des
interventions urgentes leur évitant une mort rapide sur le champ de
bataille. Les soins définitifs, sauf pour les petites maladies bénignes
et les blessures légères, leur étaient donnés dans des formations sanitaires
stables et bien équipées, spécialisées ou non, c'est-à-dire dans les
hôpitaux de l'intérieur.
Il exista, pendant cette période de guerre,
deux grandes variétés d'hôpitaux :
-ceux datant du temps de paix,
-ceux créés dès le début de la guerre ou durant celle-ci.
1) Hôpitaux datant du temps de paix
a) Les hôpitaux strictement militaires
dont tout le personnel était militaire : un médecin-chef, généralement
colonel, qui avait sous ses ordres médecins et chirurgiens traitants,
ainsi que le personnel administratif et subalterne : gestionnaire, infirmiers,
vaguemestre. Les hôpitaux militaires du temps de paix n'existaient que
dans les villes d'une certaine importance.
b) Les hôpitaux mixtes : dans ces formations
étaient soignés, mais dans des salles différentes et réservées pour
chacun, les militaires et les civils de la ville.
2) Hôpitaux créés au début ou au cours
des hostilités
a) Dès le début de la guerre furent créés
de nouveaux hôpitaux militaires, soit qu'ils eussent été prévus dans
le plan de mobilisation, soit qu'ils eussent été créés sous la pression
des événements. Ces hôpitaux furent dénommés hôpitaux temporaires complémentaires.
b) Une autre catégorie d'hôpitaux voit
également le jour dès le début de la guerre : les hôpitaux
auxiliaires, ce sont ceux qui se créent sous l'égide de la Croix-Rouge
(SSBM, ADF et UFF).
c) Il convient de citer également les
hôpitaux bénévoles. Ces hôpitaux étaient issus d'initiatives privées
d'origines très diverses (municipalités, riches particuliers, industriels,
communautés religieuses). L'Etat payait un prix de journée, différent
d'ailleurs pour les soldats, les sous-officiers et les officiers, variant
de 2,50 F à 4 F au début de la guerre. Le prix de journée pour les soldats
atteignait 3 F, puis 3,50 F en octobre 1918. C'était très insuffisant,
mais le patriotisme comblait la différence.
Dès le premier mois de la guerre, le nombre
de blessés croissant toujours, on fut amené à créer de nouvelles formations
baptisées dépôts de blessés, hôpitaux-dépôts de convalescents, qui permettaient
de faire de la place dans les autres établissements pour y recevoir
des blessés plus gravement atteints ou qui nécessitaient une permanence
de soins plus grande. Dans le même but furent créés, par l'oeuvre d'assistance
aux blessés militaires, des maisons de convalescence dans des localités
de petite importance. Enfin, les Alliés ou pays amis de la France créèrent
des formations hospitalières dont ils assuraient complètement la charge.
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